Rattachement

Université Laval (Québec, Canada)

Discipline

Anthropologie

Thèmes de recherche 

• Arts martiaux japonais
• Expérience
• Corporéité
• Personne
• Herméneutique 

L’ethnographie dans mes recherches 

La méthodologie ethnographique, que je conçois comme une forme nécessaire de défamiliarisation, est au cœur de la discipline anthropologique. Dans le cadre de ma recherche doctorale, je développe une démarche expérientielle fortement inspirée de la phénoménologie et qui fait suite à la méthode que j’ai été amené à mettre en place lors de ma maîtrise alors que je travaillais en contexte autochtone canadien. Il est en effet bien connu des anthropologues qui travaillent dans ces milieux que les savoir-être et les savoir-faire autochtones ne peuvent s’apprendre par la seule observation et la prise de notes dans des carnets de terrain. S’il espère avoir accès aux connaissances qu’il souhaite ensuite comprendre avec la volonté de les analyser, le chercheur n’a d’autre choix que de se placer dans une situation d’apprentissage vis-à-vis de ses hôtes – lesquels ne sont plus désormais des « informateurs » mais des « mentors ».

Dans cette perspective, l’ethnographie devient une rencontre entre agents, entre un chercheur et une communauté de personnes qui, volontairement, s’engagent dans la recherche. En adoptant une telle position, il s’agit de se placer du côté du dialogue « frictionnel » à la manière de l’anthropologue Anna Tsing, de reconnaître que la rencontre ethnographique met en scène des altérités parfois radicales qui tantôt négocient, collaborent et tantôt rentrent en conflit ; que ces correspondances et ces contradictions font partie intégrante d’un monde co-construit, qu’elles sont la condition première d’émergence de nouvelles possibilités.  

Enseignements en rapport avec la pratique ethnographique 

Assistant d’enseignement : ANT1002 – « Techniques d’enquête et ethnographie » (Hiver 2021 et Hiver 2022)

Terrains

Ma pratique ethnographique s’ancre tout d’abord dans les réalités autochtones au Canada. Dans le cadre de ma maîtrise en anthropologie (réalisée à l’Université Laval sous la direction de Sylvie Poirier), j’ai effectué un terrain de six mois – étalés sur trois séjours entre 2012 et 2014 – à Doig River, communauté Dane-zaa de Colombie-Britannique (Canada). Ce travail de terrain se caractérise par le recours aux outils ethnographiques « classiques » (observations participantes, entrevues semi-dirigées et prise de notes) et une profonde participation à la vie de la communauté. Cette dernière, plus particulièrement, m’a amené à aider les aînés dans leurs activités quotidiennes – j’ai tondu beaucoup de gazons – à participer à l’organisation d’événements festifs (Doig Days, rodéo annuel), à des camps de chasses et, en tant que photographe, à contribuer à des séjours de recherche sur le territoire qui visaient à appuyer des processus de revendication territoriale. Les thèmes qui retenaient alors mon attention (la relation au territoire, la chasse et les méthodes d’apprentissage) préludaient ceux que je développe au sein de mon doctorat (l’expérience, la corporéité pour ne citer que les plus importants). 

Mon travail de doctorat, quant à lui, enracine son ethnographie dans le contexte de la Tenshinshō-den Katori Shintō-ryū, école martiale japonaise fondée en 1447 et de laquelle je suis d’ailleurs membre depuis quatorze ans. Bien que les modalités de mon travail de terrain aient dû être revues en raison de la pandémie de Covid-19, je conserve l’idée d’une ethnographie multi-située avec le Japon pour noyau. Il se divise pour le moment en trois temps :

Juin 2021-Janvier 2022 : France
Janvier 2022-Août 2022 : Canada
Août 2022-Avril 2023 : Japon

Publications incorporant des matériaux issus d’enquêtes ethnographiques 

BÉNÉZET, P., 2015. « Les Dane-zaa et l’orignal : quelques pistes de réflexions », Religiologiques, n°32 (printemps-automne) : 245-266.